Kelpies & Collies

Analyse des principales causes d’échec dans le dressage d’un chien de troupeau

dimanche 14 mars 2010 par JF CALMET

A la lueur d’une longue expérience de la formation, j’ai constaté que les échecs sont, indépendamment de la qualité des chiens, et pour l’essentiel, liés à un certain nombre d’erreurs récurrentes commises par les maîtres. Les trois principales causes d’échec sont :

une mauvaise approche de l’éducation

de mauvaises conditions de mise au troupeau

une mise au travail trop précoce

L’analyse de ces causes peut permettre à tout un chacun de se remettre en question et de changer de comportement, afin d’obtenir de meilleurs résultats.

1) Mauvaise approche de l’éducation de 2 à 9 mois

- pas de socialisation

- pas d’éducation de base

- pas de hiérarchie maître-chien

- obéissance obtenue par une trop forte contrainte et sans compensation (pas de renforcement positif)

- manque de contacts positifs avec le chien

- excès de sanctions, réprimandes, voire brutalité

- excès d’isolement ( kennel syndrom)

- milieu hypo-stimulant

- excès d’affectif et manque de détachement ( hyper attachement)

- excès de stimulations ( milieu hyper stimulant)

- chien laissé libre qui développe beaucoup d’indépendance et travaille seul (sans le maître)

- chien libre qui reste bloqué des heures durant derrière une clôture ou une barrière

- chien au contact visuel permanent des animaux (attaché dans un bâtiment)

- chien qui s’excite au chenil ou à l’attache (excès de stimulations sensorielles)

2) Mauvaises conditions de mise au troupeau du jeune chien

- chien gardé aux pieds (libre ou à la laisse) et qu’on empêche d’aller au troupeau

- chien utilisé pour pousser les animaux (dans les chemins ou à la sortie des salles de traite par exemple)

- chien mis en excitation, pour lui faire pousser le troupeau

- chien rappelé aux pieds chaque fois qu’il va au troupeau

- chien arrêté , par un ordre « stop » utilisé à tout bout de champ, ne permettant pas au chien de travailler , puisqu’il est stoppé dès qu’il démarre.

- chien grondé quand il va au troupeau

- chien sanctionné à l’aide d’un collier électrique parce qu’il va au troupeau seul ou trop vite…

- chien rappelé aux pieds ou arrêté dès que les animaux commencent à fuir

- chien auquel on impose de suivre les animaux, soit en restant derrière avec lui, soit en passant devant et en lui interdisant systématiquement de venir sur l’avant

- chien auquel on interdit sévèrement tout contact physique avec les animaux ( morsures)

- chien arrêté ou freiné dès que les animaux prennent du mouvement (doucement ! doucement !...)

- chien auquel on ne cesse de donner des ordres, alors qu’il ne les maîtrise pas

- chien qu’on focalise sur soi en faisant beaucoup de gestes ou en donnant beaucoup d’ordres incompréhensibles pour le chien.

3) Mise au travail trop précoce

- Chien mis en situation de travail dès le plus jeune âge et au contact direct des animaux

- Exercices d’obéissance commencés trop tôt, avant même que le chien soit déclaré ( aux pieds, stop, couché, assis…)

- Trop de pression de dressage et niveau d’exigence du maître trop élevé.

Des conséquences désastreuses

La plupart du temps le maître n’a pas de mauvaises intentions et les erreurs commises ne sont dues qu’à un manque d’information ou de formation. Cependant le résultat obtenu sanctionne sans pitié cette incompétence, d’autant que, dans bien des cas, la combinaison et l’accumulation de plusieurs de ces facteurs d’échec ne font qu’amplifier les conséquences de ces erreurs.

On se trouve alors dans une impasse car le chien a développé des comportements difficiles à modifier, sauf à le confier à un spécialiste averti. Et malgré tout, une partie de ces chiens sont irrécupérables pour en faire des chiens de travail adaptés à une utilisation en ferme.

Les principales conséquences des erreurs ci-dessus listées sont :

- Manque de structuration sur le plan psychologique et comportemental,

- Manque de confiance

- Inhibition des instincts primaires

Il en découle tous les comportements que l’on peut observer sur le chien, qui sont liés entre eux et posent problème :

-Blocages divers, perte de motivation ou d’intérêt

-Anxiété, méfiance, peur, hypersensibilité

-Nervosité, hyperactivité, excitabilité

-Agressivité

-Troubles du comportement : hyper attachement, TIC(s) et TOC(s).

En guise de conclusion

Indépendamment de la génétique du chien un certain nombre de facteurs influent sur le devenir d’un individu, en tant que compagnon et « outil » de travail. D’une socialisation et d’une éducation adaptées va découler une stabilité comportementale favorable au dressage. Une relation positive , et un positionnement hiérarchique correct, vont venir renforcer encore cette stabilité et permettre de démarrer le dressage dans de bonnes conditions, quand le chien sera suffisamment mâture.

Cependant, tout cela ne s’invente pas, d’où l’intérêt pour le maître de se former afin d’éviter ces écueils et la déception qui s’en suit...


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